Fribourg International a tenu son premier Business for Breakfast (B4B) 2024 le 16 avril à la CCIF à Fribourg avec son partenaire Manpower. Alors que la préoccupation numéro un des entreprises fribourgeoises actives dans le secteur secondaire est désormais clairement le manque de personnel technique qualifié, la thématique s’imposait d’elle-même: les défis et les grandes tendances en matière de recrutement.
Maëva Brender, HR Recruiting Partner chez CSD Ingénieurs, a mis en lumière les faits saillants constatés dans sa société, à la recherche de profils spécialisés dans les infrastructures, la mobilité, l’eau, la gestion des déchets et l’environnement, entre autres. Premier constat: certains domaines d’activités - l’hydraulique, par exemple - sont plus particulièrement touchés par le faible nombre de candidats. Deuxième observation majeure: il y a une forte concurrence avec le secteur public dans le recrutement. Avec des horaires généralement moins longs, des salaires plus élevés («niveau collaborateur») et des avantages sociaux, l’Etat employeur est attractif. Et les personnes qui ont rejoint le secteur public ont tendance à ne plus le quitter.
Côté aspirations des candidats, la situation a beaucoup évolué au cours des dernières années, avec la multiplication de plateformes et d’outils permettant de comparer les employeurs. Face à «des candidats en position de force», Maëva Brender a détaillé la stratégie interne de CSD pour améliorer les processus, devenir proactifs dans la recherche tout en améliorant la réactivité une fois les démarches lancées, mieux cibler les profils, réduire le formalisme et «construire une marque employeur forte».
Senior consultant et psychologue du Travail chez Manpower, Marielle Cavallo, a pour sa part détaillé les mégatendances qui dominent actuellement dans les professions techniques. «Le renforcement des compétences technologiques et des talents» pointe au premier rang, dopé par les nouveaux outils, type intelligence artificielle, qui devraient avoir un impact positif sur les effectifs des sociétés.
La production industrielle est elle-même en mutation, avec une tendance à la verticalisation ainsi qu’au rapprochement des opérations («near-shoring»). Les thématiques liées à durabilité, qui nécessitent de nouveaux profils, sont en progression constante. Quant aux jeunes diplômés, mais également fréquemment le personnel expérimenté, ils réajustent de plus en plus souvent la balance entre vie professionnelle et vie privée, ce qui les conduit à porter un regard fondamentalement différent sur leur évolution et carrière professionnelle. Les entreprises sont – ou seront rapidement - contraintes d’adapter leurs modèles.
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